Le domaine
Dronivity
Histoire
Favray (maison du haut).
Histoire de Favray
Favray a conservé des traces de l’origine de l’humanité et bien au-delà encore. La géologie nous apprend qu’une mer chaude recouvrait les lieux il y a plusieurs dizaines de millions d’années, laissant à sa disparition des vestiges fossilisés de coquillages ou de coraux que l’on peut observer en se baladant dans les vignes. Les pierres taillées, les poteries, les pièces de monnaies trouvées ici et là, et même une épée qui gisait au fond de la source témoignent de la vie humaine : des premiers hommes qui se sont peut-être abrités dans les grottes, aux Gaulois et aux Romains qui avaient établi un camp dans la vallée. Les trois bâtisses du lieu-dit : le manoir du XVIe siècle, la ferme du XVIIe et la maison bourgeoise du XVIIIe en haut de la colline, racontent, elles aussi, comment Favray fut habité et exploité au fil des siècles.
Bâtisses de Favray
Favray
Dans les dépendances de la maison close de murs qui surplombe la colline, un pressoir du XVIIIe siècle a été retrouvé, qui atteste le passé viticole de Château Favray. Malheureusement, quand, au XIXe siècle, le phylloxéra détruisit presque l’intégralité du vignoble français, les vignes de Favray ne furent pas épargnées par l’insecte ravageur. En 1936, le domaine fut légué à l’hospice de Cosne-sur-Loire, ville voisine, et des fermiers en exploitèrent les terres, laissant les maisons chargées d’histoire tomber en ruine.
Petit Favray
Le manoir de Favray, place seigneuriale qui collectait une taxe pour le passage des marais, fut la demeure de Françoise Reugny de La Rivière, aussi appelée « la dame de Favray », dame d’honneur de Marguerite de France – le fameuse reine Margot –, épouse d’Henri IV.
Grand Favray
Au terme d’un chemin de 800 m bordé de noyers et de champs apparaît la ferme de Favray, construite juste à côté de la source. C’est une belle longère typique de la région, dotée d’anciennes écuries et d’un très beau four à pain.
Petit Favray (maison du bas).
Famille
De gauche à droite ; Catherine, Augustin, Quentin, Sophie et Robin.
Marguerite David – première parcelle plantée à Favray – 1981.
Armes des ancêtres de la famille David ; les O’Morren.
La famille David
Le destin de la famille David n’aurait pas croisé celui de Château Favray si Étienne – fils d’un entrepreneur parisien spécialisé dans le cuir automobile et de l’héritière d’un négociant en bois exotique du faubourg Saint-Antoine – n’avait décidé, alors que la Seconde Guerre mondiale faisait rage, de se consacrer tout entier à l’agriculture ! Étienne intégra une école d’ingénieur agronome et débuta sa carrière dans le développement agricole, si nécessaire alors pour nourrir une Europe mutilée par les combats.
Étienne rencontra Marguerite David, amoureuse d’histoire et d’art, diplômée de l’École du Louvre, aimant la campagne où elle avait passé une partie de son enfance. Ensemble, ils se mirent en quête d’une ferme à exploiter. C’est Marguerite qui eut un coup de cœur pour Favray, sa vallée, sa colline, sa vue et la beauté de la région. En 1957, ils achetèrent l’ensemble du domaine lors d’une enchère à la bougie et s’attelèrent sans tarder aux travaux de rénovation.
Il faudra attendre le début des années 1980 et l’arrivée de Quentin, deuxième des quatre enfants de Marguerite et Étienne, pour que la relance du vignoble puisse enfin s’engager. Les premiers pieds de vigne furent plantés en 1981, avec le pari un peu fou de réveiller les terroirs somnolents de Favray.
Quentin et Augustin dans les grottes de Favray.
Les vignerons
Quentin naît à Paris en 1957. Il lui faut attendre les week-ends pour pouvoir profiter de la campagne qui, déjà, l’attire bien plus que le brouhaha de la capitale. Après le baccalauréat, il suit des études d’ingénieur en agriculture à Angers avec l’ambition, à terme, de venir s’installer à Favray.
Son service militaire le conduit en Côte d’Ivoire pendant dix-huit mois pour une mission de coopération. À son retour, sans vigne, sans cave, sans client, il orchestre la renaissance du domaine viticole, disparu depuis plus d’un siècle. Avec l’appui de ses parents, les premiers pieds de vigne sont plantés sur le haut de la colline. Le chai est construit en 1984.
À Pouilly, on observe avec curiosité ce jeune Parisien qui s’apprête à vinifier ses premières vendanges au-delà de la vallée du Nohain, à l’extrême nord-est de l’appellation. Les premières cuvées sont commercialisées et reçoivent très vite de belles médailles ; le domaine est lancé. Hectare après hectare, la vigne reprend ses droits.
Quentin et Augustin dans les grottes de Favray.
Les vignerons
Son fils Augustin le rejoint en 2017. Il a grandi à Favray, une enfance privilégiée pour qui aime parcourir la campagne au fil des saisons. Également passé par l’école d’ingénieur en agriculture d’Angers (ESA), il a très tôt développé un tropisme pour le Sud, la Méditerranée et l’Orient. À 21 ans, il interrompt ses études pendant un an pour parcourir le pourtour méditerranéen, à l’heure où le printemps arabe suscite beaucoup d’espoirs.
Après une première expérience professionnelle à Paris, il part au Maroc pour appuyer la structuration de la filière oléagineuse marocaine. Il s’installe donc avec Sophie à Casablanca durant deux ans. Ils se fiancent à Marrakech, avant de rentrer en France et de se consacrer à leurs nouveaux projets : elle rêve de créer une marque de sellerie et de maroquinerie haut de gamme et lui souhaite reprendre les rênes du domaine viticole.
Arts & passions
L’écurie de courses
Nous élevons principalement des chevaux de race AQPS (autre que pur-sang) dans les prés de Favray. La Nièvre est le berceau de cette race, issue de croisements successifs de pur-sang anglais et de chevaux de selle français. Les AQPS sont généralement pur-sang à plus de 90 %. La faible part de selle français leur donne la robustesse et l’endurance qui font souvent la différence dans les courses d’obstacles.
Sellerie – Maroquinerie
Le cheval inspire élégance et raffinement. Son harnachement est donc à son image, et il n’est pas étonnant que de grandes marques de la mode française en exploitent le symbole. C’est la cas évidement de la marque Hermès, pour laquelle Sophie a travaillé à la fin de sa formation en sellerie-maroquinerie. Depuis, Sophie a créé sa propre marque : La Charnaye.
La Charnaye représente le made in France dans toute sa splendeur. Des matières nobles, rigoureusement choisies, des créations sur mesure, du licol au sac à main. Sophie cultive l’élégance sobre, celle qui se suffit à elle-même. Son savoir-faire précis et minutieux, sa créativité donnent à son travail une dimension singulière, à l’image des plus belles cuvées.
Peinture – Décoration
Les dames de Favray semblent depuis toujours avoir occupé une place spéciale au sein du domaine. Parmi elles, Catherine, l’épouse de Quentin, est certainement celle qui lui donne le plus de couleurs. Diplômée de l’école des beaux-arts de Lyon, elle peint sur porcelaine, faïence, toile, dans des styles classique ou contemporain. Elle rit, sourit, chante des répertoires lyriques, du jazz ou encore du gospel. Autant de talents qui font d’elle une artiste complète à la joie de vivre communicative !